Traité de Lisbonne (octobre 2007)
L’Europe introuvable…éloignée des peuples ?
Le Traité de Lisbonne du 18 octobre 2007, dit « traité modificatif », devait « simplifier » le projet de traité constitutionnel ; En fait de simplification, il a repris les principales dispositions du projet fédéralistes autoritaire de la Convention Giscard. Si les Etats européens ont renoncé au coup d’accélérateur politique, ils n’ont pas davantage infléchi la trajectoire dans l’autre sens : Lisbonne prolonge Amsterdam et Nice. Surtout, le système de valeurs sur lequel les autorités politiques communes veulent construire le futur de la société européenne maintient l’autorité d’une Charte des droits fondamentaux qui repose sur une vision de l’homme fondée sur un individualisme extrême.
L’Europe après 2005 et le nouveau traité : Histoire et devenir ou Pourquoi et Comment ?
Selon Alain-Gérard Slama, derrière l’objectif de la paix affirmé par les pères fondateurs de l’Europe se profilait celui de la préservation des libertés démocratiques. Une construction de l’Europe dans la ferveur aurait été préférable. En effet, que chacune de ses grandes étapes soit notée par une consultation référendaire de tous ses citoyens. On aurait préféré, insiste Alain-Gérard Slama, un grand projet mobilisateur aux thèmes défensifs des campagnes électorales du Parlement européen, résumé dans la formule minimaliste de Jacques Delors sur « le coût de la non-Europe ».
Suite aux élections législatives de l’automne : la Russie n’a jamais été aussi démocratique
Qu’est-ce qui nous déplaît tant dans ces résultats ? Ce ne peut être le niveau de la participation électorale : il est en forte hausse, de 56% en 2003 à 62% aujourd’hui. Avant le scrutin, les critiques assuraient que seul « Russie unie », parti de Poutine, accéderait à la Douma. Ce devait être la preuve du trucage. Mais ce sont finalement quatre formations qui ont su faire élire les représentants. Où donc est la cause de notre frustration ? Sont-ce les communistes, arrivés en deuxième position (11,6%), qui ne sont pas assez nombreux ? Doit-on juger décevant le score des ultranationalistes de Jirinovski (8,2%)? Deux partis libéraux avaient la faveur de l’Occident, l’un a obtenu 1% des suffrages, l’autre 1,6%.
La connaissance et l’intelligence sont le pétrole de demain
Alvin Toffler et la richesse sans limites
Certains économistes, nous rappelle Stéphane Marchand dans un article du Figaro du 10 octobre 2007, l’affirmaient au siècle dernier : la connaissance et l’intelligence sont le pétrole de demain. Le savoir n’est pas une énergie fossile. Les technologies de l’information et de la communication, elles, sont en train de transformer radicalement la manière dont nous créons, reproduisons et stockons le savoir. Sans aucunes limites apparentes. Le monde souffre en mille endroits d’une misère effrayante, mais il est aussi entré dans une ère de prospérité sans fin. Le savoir est « une richesse révolutionnaire », affirme Alvin Toffler dans son dernier livre « La richesse révolutionnaire » chez Plon. Le futurologue le plus prolifique et le plus influent du monde nous brosse le portrait du monde postindustriel qui vient.
Quand l’Asie exporte ses imaginaires (2/2)
Etrangère aux idéologies, la néoculture populaire asiatique s’élabore à base de produits industriels, dont la finalité est purement mercantile et qui sont ‘’mis à toutes les sauces’’ par ceux qui les consomment. Elle se crée par en bas autant que par en haut, se diffusant au gré de la demande, parfois à la surprise des producteurs, voire malgré eux, par les canaux du piratage, du plagiat et des échanges de fichiers. Loin de générer un ‘’choc des civilisations’’, elle se diffuse avec succès à travers le monde, Occident compris. Sortis dans leur première version en 1996, les jeux Pokémon avaient été vendus fin 2005 à quelques 143 millions d’exemplaires dans le monde, pour plus de 8 milliards de dollars. Partant de rien en 1990, le manga a conquis près de 40% du marché français de la bande dessinée, et il a désormais les honneurs de Télérama, de Madame Figaro, des Echos, et même du Monde de l’éducation. A quoi la néoculture populaire asiatique doit-elle ce succès ?
Quand l’Asie exporte ses imaginaires (1/2)
Au tournant du XXIe siècle, le Japon est devenu le deuxième exportateur mondial de biens culturels, après les Etats-Unis. Performance inattendue pour un pays introverti, souvent considéré comme un imitateur plutôt qu’un créateur, et qui, à l’inverse de l’Occident, ne considère pas sa culture comme universelle, et n’a donc jamais songé à l’exporter à travers un réseau analogue à celui des Alliances françaises, des Goethe Instituts ou des British Councils. Mais aujourd’hui, les pouvoirs publics nippons voient dans les ‘’industries de contenu’’ un pilier essentiel de la nouvelle économie qui émerge au Japon après quinze années de crise, et un vecteur d’influence internationale qui l’aidera à sortir du statut de ‘’nain politique’’ où l’a relégué sa défaite de 1945. Le Japon n’est pas le seul pays asiatique à s’affirmer ainsi sur la scène internationale. La production cinématographique indienne est la première du monde en volume.
DEMOGRAPHIE : les dernières tendances mondiales
Croissance, fécondité, migration, vieillissement, dénatalité, évolution des moeurs…
Le spectre de l’explosion démographique est maintenant nul, l’histoire récente a montré qu’il n’en était plus question du fait de la baisse de la fécondité dans le monde et suivi de celle de la mortalité.
L’espérance de vie qui augmente, la stabilisation de la fécondité aux alentours de 2 enfants, ont démenti par les faits cette explosion démographique prévue par les experts du XXème siècle.
Les frontières du possible reculent, on le voit dans la mortalité extraordinairement basse des maladies actuelles cardio-vasculaires (par contre l’augmentation importante au niveau mondial de la mortalité du sida), et les convergences générales sont illusoires du fait des contextes économiques différents, des contextes socio différents et des politiques culturelles différentes.
De plus toute innovation sanitaire entraine d’abord une divergence en faveur de ceux qui sont les plus près à en tirer profit. Le plus spectaculaire c’est la fécondité qui a baissé plus rapidement que prévu. Bien que cette chute rapide n’ait pas que des avantages.
Les théories de la démographie sont donc mortes, il n’y a plus de visions claires car il n’y a plus de théories. Par contre nous ne sommes pas à la fin de la transition démographique.
Qui est vraiment Vladimir Poutine ?
Où en est la Russie ? L’expulsion des quatre diplomates russes, le 16 Juillet dernier, par la Grande–Bretagne, en représailles au refus de Moscou d’extrader le principal suspect pour le meurtre de l’ex-agent russe Alexandre Litvinenko fin 2006, témoigne, au-delà de la péripétie judiciaire, d’une ambiance de guerre froide. Nous avons demandé à Hélène Carrère d’Encausse où allait la Russie de Vladimir Poutine et qui était vraiment le maître du Kremlin. Comment comparer le regain de tension entre Londres et Moscou autour de l’affaire Litvinenko : la crise actuelle entre dans le cadre général d’un refroidissement des relations entre Moscou et les pays occidentaux. Londres étant proche des Etats-Unis, cet épisode est, au-delà de l’aspect judiciaire, une manière pour Moscou de s’opposer à Washington.
L’armée libanaise a mis fin à la révolte islamiste (II)
Proche-Orient : La victoire du chef d’état-major chrétien Michel Sleimane sur les djihadistes du camp de Nahr al-Bared pourrait avoir des conséquences politiques. Ce n’est peut-être pas la fin des djihadistes libanais, mais c’est sûrement la fin d’un épisode. Et une victoire grosse de conséquences politiques pour l’armée libanaise, qui annonce hier la chute du camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, après trois mois de combats avec les combattants du Fatah al-Islam. « La majeure partie des terroristes a été tuée aujourd’hui et les autres ont été capturés. Quelques-uns se sont peut-être échappés, mais l’armée les pourchasse. », a déclaré un porte-parole militaire. Le chef des insurgés, le Palestinien Chaker al-Abssi, aurait néanmoins réussi à s’échapper, selon l’armée. Ces militants appartenaient à un ensemble composite de Palestiniens radicalisés, de Libanais, et de lusieurs autres nationalités dont de nombreux Saoudiens. Beaucoup d’entre eux arrivés d’Irak. Nahr al-Bared, comme d’autres camps, avaient alors « perdu sa centralité palestinienne », selon l’expression du chercheur français Bernard Rougier, pour devenir une « reproduction en miniature » du monde complexe des groupes extrémistes arabes.
Liban : courte victoire pour l’opposition chrétienne (I)
Proche- Orient : A moins de deux mois du scrutin présidentiel, cette élection législative partielle dans la région du Metn n’a fait qu’exacerber un climat politique déjà très tendu.
Beyrouth Le scrutin était une sorte de primaire, qui devait servir de test avant la présidentielle de septembre, la fonction de chef de l’Etat étant réservée à un maronite. Il opposait le candidat de Michel Aoun, l’un des leaders de l’opposition, à l’ancien président Amine Gemayel, soutenu par l’ensemble de la coalition majoritaire, dite du 14 mars, pour succéder à son fils Pierre, assassiné en juin dernier. Si le candidat aouniste, Camille Khoury, l’avait emporté haut la main, le chef du Courant patriotique libre aurait pu faire taire définitivement ses adversaires, qui l’accusent d’usurper le titre de leader des chrétiens, fondé sur le résultat des législatives de 2005 . S’il avait été battu, les chances de Michel Aoun d’accéder à la présidence auraient quasiment disparu et celles d’Amine Gemayel auraient fortement augmenté. La victoire à l’arraché de Camille Khoury – la différence n’est que de 418 voix sur 78 650 votes exprimés -ne fait que compliquer davantage encore l’équation politique libanaise déjà particulièrement complexe en raison de la structure multi confessionnelle du pays et le l’interférence d’enjeux régionaux et internationaux majeurs.

