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Comment gagner ou perdre les élections : mode d’emploi

Le débat est naturellement plus vif dans le camp défait lors de la première grande joute électorale. C’est une vielle histoire : après chaque défaite, la gauche se divise entre ceux qui pensent qu’elle a perdu parce qu’elle était trop modérée, et ceux qui estiment qu’elle ne l’était pas assez.

Le débat est naturellement plus vif dans le camp défait lors de la première grande joute électorale. C’est une vielle histoire : après chaque défaite, la gauche se divise entre ceux qui pensent qu’elle a perdu parce qu’elle était trop modérée, et ceux qui estiment qu’elle ne l’était pas assez. La dispute renvoie à une question classique de science politique : une victoire électorale se gagne-t-elle au centre ou bien en mobilisant son propre camp ? La controverse risque de durer très longtemps tant que les précédents historiques confortent deux thèses. Nicolas Sarkozy (2008) et Georges Pompidou (1969) ont gagné « à droite ». Mais Jacques Chirac (1995) et Valéry Giscard d’Estaing (1974) l’ont emporté par le « centre ». En réalité, le sujet est mal posé en ces termes binaires. La véritable martingale électorale est plus subtile. Le camp vainqueur est en général celui qui rassemble le mieux ses partisans, tout en bousculant les clivages partisans. Deux objectifs moins contradictoires qu’il n’y paraît. L’essentiel réside dans la capacité d’attraction d’une orientation politique répondant aux grands défis de l’heure. D’où une force d’entraînement qui lui permet de séduire un vaste éventail d’électeurs tout en étant située clairement dans le camp idéologique.

In Enjeux, juin 2008, by Eric Dupin

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