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Les français tous déçus de la politique française

Quand dans une démocratie, les électeurs et les élus se déclarent déçus les uns des autres, ce ne sont pas seulement les institutions qui se portent mal mais la société dans son ensemble. Dans son essai sur la gouvernabilité des démocraties, intitulé « comment peut-on être ministre ? », Luc FERRY identifie la cause majeure du malaise actuel : le sentiment de l’impuissance publique partagé à la fois par les électeurs et par les élus.

Or ce sentiment a lui-même une cause aisément identifiable : l’excès d’attente de tous, dirigeants et dirigés, dans le pouvoir de protection, de subvention et de prévention d’un Etat providence à bout de souffle. Tandis que les dirigeants comptent sur ce pouvoir pour être aimés, les dirigés lui en demande toujours plus pour assurer leurs acquis et apaiser leurs inquiétudes. Le vrai problème donc n’est pas le manque d’intérêt des Français, électeurs ou élus, pour la démocratie, c’est la peur du risque qui, au sommet et à la base, amène à refuser de voir que les hommes comme les événements tournent et qu’il faut prendre des risques. A cette question difficile de l’efficacité de l’action publique, la professionnalisation de la politique est une idée juste si elle est le constat de la nécessité d’une compétence et d’un savoir-faire. Elle devient dangereuse quand elle confond une fonction élective avec un CDI. La réponse à long terme se trouve dans la « responsabilité ». Responsabilité des élus d’avoir le courage de dire « non, l’Etat ne peut plus se permettre de payer votre confort et de courir à la faillite ». Responsabilité des citoyens de ne plus réclamer l’aide de l’Etat dans les moindres aspects de leur vie.

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