d’Hubert Védrine
C’est un essai alerte et irrité. Le résultat d’un long travail mélangeant réflecion personnelle, de lectures et d’entretiens avec nombre d’experts. « la France doit-elle changer de posture, d’idées face à la mondialisation ? » telle est la question centrale du livre de l’ancien secrétaire général de l’Elysée sous François Mitterrand devenu Ministre des Affaires étrangères sous la cohabitation Chirac-Jospin. Pour lui les occidentaux ont cur trop vite qu’ils avaient gagné la bataille de l’Histoire et que leurs valeurs s’imposeraient partout. Les Américains se cognent à la douleur de la puissance relative et les Européens ont du mal à sortir de l’ingénuité. En lieux et place d’une communauté internationale c’est un monde violent et instable qui émerge, bien plus hasardeux encore que les tentatives de descriptions multipolaires.
Son rapport est articulé en deux parties. La première : « les français doivent-ils changer leur attitude face à la mondialisation ? ; la deuxième : « faut-il remettre en cause la politique étrangère et de défense de la France ? ».
Il prend la mondialisation ni comme une chance ni comme un fléau mais comme un fait auquel on doit s’adapter. Il estime qu’il existe dans notre pays un consensur politique dynamique à portée de la main qu’il faut laisser s’exprimer pour qu’il trouve les solutions d’adaptation justement. Le triptyque politique doit être le suivant : réforme (moteur de l’évolution et de l’innovation), protection (et non pas protectionisme c’est l’ouverture raisonnée) et solidarité (envers les catégories de populations broyées par la mondialisation). Il faut en outre une politique de régulation -c’est à dire de production de normes- beaucoup plus offensive quitte à ce que les pays émergents s’insurge et se préparer à ces confrontations qui seront fécondes. La fin de l’européisme ne doit pas céder à l’atlantisme, les Etats-Unis doivent trouver des interlocuteurs critiques et ouverts.
Post-scriptum : depuis la sortie de son livre, Hubert Védrine a remis au Président Sarkozy le rapport que celui-ci lui avait demandé dans le cadre de sa politique d’ouverture, il est disponible à la Documentation Française, il reprend les thèses de son livre. Bonne lecture à tous
