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Enseignement des mathématiques : la catastrophe française

Par Laurent LAFFORGUE, professeur à l’institut des hautes études scientifiques, membre de l’académie des sciences, mathématicien médaillé fields en 2002 (équivalent du prix NOBEL).

Il a lancé, avec marc LE BRIS et Jean-Pierre DEMAILLY, un « appel pour la refondation de l’école » (www.refondation-école.net/).

A l’écouter et à le lire on comprend mieux la réalité des choses. Les évaluations officielles dit-il même biaisées sont effarantes : à l’entrée en 6ème en 2006, plus de la moitié des élèves échouaient à diviser mentalement 60 par 4 et 3/10 ignoraient combien il faut ajouter à 25 pour trouver 100.

Comme pour les autres disciplines, les mathématiques ont été victimes des politiques éducatives des dernières décennies. Celles-ci furent imaginées par les experts de l’éducation nationale et adoptées avec enthousiasme ou indifférence par les responsables politiques. Mais elles n’auraient pu être acceptées sans l’apport intellectuel et le soutien d’une fraction des milieux détenteurs du savoir et l’aveuglement de la majorité. Même à l’académie des sciences, des visions différentes de l’école s’affrontent.

Il existe un abîme entre les beaux discours de la hiérarchie de l’éducation nationale et les témoignages des professeurs en activité…et la catastrophe est de plus en plus difficile à cacher.

Les programmes actuels ne prévoient pas d’enseigner la division avant le CM1, alors que jusqu’aux années 1960, les quatre opérations étaient abordées dès le CP. Quand les parents s’étonnent, certains instituteurs répètent des affirmations ahurissantes, que leur hiérarchie où les « formateurs » d’IUFM leur ont inculqué, comme : « le cerveau d’un enfant n’est pas apte à comprendre la division avant la 4ème »…

En vérité, il faut une lente progression dans la taille des nombres, mail l’apprentissage des petits nombres et des quatre opérations sur ??? doivent être abordés simultanément, car ils se consolident les uns les autres. Il faut introduire les notions 1 par 1 et les mailler par des liens noués 1 par 1, pour former dans l’esprit un tissu de plus en plus solide. Les apprentissages complexes comme celui des algorithmes, la division, ont besoin d’être étalés sur plusieurs années. Plus l’enfant les aborde tard, moins il a de temps pour se familiariser avec. En commençant la division en CM1/CM2, on passe directement à des grands nombres ce qui est trop brutal.

Le primaire, le secondaire et le supérieur, devraient dit Laurent LAFFORGUE obéir à des temporalités très différentes. Le primaire, où s’acquiert les savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter, calculer, éléments d’histoire chronologiques, de géographie, physique, et de sciences…), doivent normalement très peu changer. Au contraire le supérieur doit évoluer au rythme de la recherche.

Or on traite le primaire comme si c’était le supérieur et inversement. Cela donne des ateliers de philo au CP et les cours de remise à niveau de grammaire à la FAC…

Sans commentaire

in Famille Chrétienne, février 2007.

2 réponses à “Enseignement des mathématiques : la catastrophe française

  1. Pharaohound

    Effectivement le problème est grave et ne pas s’étonner que les jeunes qui passent le Bac font des fautes et des erreurs qui auraient été impardonnables il y a 40 ans arrivent quand même à décrocher le précieux sésame tout de même avec des moyennes comprises entre 7 et 10/20 ! Les autres matières ne sont pas mieux traitées et entre mon fils de 28 ans et ma fille de 21 ans pour le mêmes programmes il y a eu un décalage énorme !!!!! Donc cela n’iras pas mieux demain ! mais honnêtement je me demande si ce n’est pas voulu car depuis 68 les réformes ont succéder aux réformes les heures d’enseignements diminuent au nom de la fatigabilité de l’enfant et les programmes sont allégés pour devenir des programmes "lights" du CP au Bac, la population scolaire a évolué depuis les Profs ne sont plus respectés, ont a donné des Droits aux enfants tout en oubliant de leur s parler en retour de leur Devoirs envers l’institution scolaire : comportement agressifs, incivilités, violence pure et gratuite que n’arrêtent pas les punitions tout cela dans le contexte qui est le notre : société américanisée, familles éclatées, chômage massifs des parents qui démissionnent de leurs rôles. De toute façon on a "déresponsabilisé" les parents à travers le rôle prépondérants des psychologues qui sans arrêt donne des conseils d’éducation "labiles et changeants dans le temps ! L’Ecole est un microcosme de la Société dans laquelle elel vit et elle subit de plein fouet les "coupes claires et drastiques en termes de moyens financiers et de personnels ! Et la politique actuelle de suppressions des fonctionnaires ne fait qu’aggraver le problème d’encadrement des enfants !!!!! Je loue les personnes de vouloir la Refondation de l’Ecole mais n’est -il pas un peu tard ?????? C’est un chantier énorme qui demande des moyens aussi énormes mais je suis curieuse d’avoir plus d’information.

    Merci de me lire quoique n’ayant pas fait MathSup mais un simple Bac STT à 45 ans je ne peux mieux faire !!!!

    Pharaohound

  2. Gaspard

    Bonjour, que pensez-vous des premières idées de Perben, que l’on trouve sur ce site ?

    http://www.lyoncapitale.fr/index...

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