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L’individualisme et la défiance

Nous sommes passés successivement d’une société de confiance à une société de méfiance, et aujourd’hui à une société de défiance. Quelques descriptions des mécanismes des comportements observés dans notre société peuvent nous fournir des explications sur ce que nous sentons : contracutaliser toutes nos relations, consommer à outrance et finir par mimer notre vie, seuls contre les autres… Voilà l’atmosphère dans laquelle nous baignons :

- Contractualiser à tout prix :

Nous avons tendance à considérer la contractualisation comme un progrès. Est-ce vrai ? N’est-elle pas aussi une façon de rendre compliqué le rapport de confiance, et de faire en sorte que celui-ci n’existe pas automatiquement en soi ?

- La naissance d’une « SOCIETE CONSOMMATOIRE » :

beaucoup plus dangereuse qu’une société de consommation.

C’est une société où, par mimétisme, les méthodes de la consommation envahissent des territoires qui ne sont pas ceux de la consommation : cf. l’attitude de nos concitoyens vis-à-vis des services publics, leurs attentes vis-à-vis des élus, leurs manières de considérer l’amour, la relation à l’autre, les nouveaux réseaux de solidarité déshumanisés et contractualisés… Au milieu du 20ème siècle Alain Peyrefitte, fondait sa réflexion sur le développement sur la société de confiance, il envisageait ainsi la consommation comme moteur de l’économie, la confiance en étant le ciment. Pourtant, dans notre société de défiance, la consommation bat parfois des records… !! Même le fondement de notre économie moderne est donc en pleine mutation. Ou plutôt le moteur s’emballe…

- Individu et groupe : affrontement ?

Dans notre société, le groupe va mal, mais « cela ne va pas trop mal pour moi ». Le mot-clé, c’est l’individualisme. Le projet de société, c’est moi. Comment puis-je être heureux ? Comment puis-je me construire une vie ? Autour de moi, il y a ma famille, mais elle est devenue incertaine, complexe, ne marche pas toujours. Puis il y a mon quartier, ma commune, mon pays… Se situer semble pour certains de plus en plus difficile.

- Une réponse en trois « R » : Rassurer comme Rassurance Relier comme Reliance Résilier comme Résilience C’est-à-dire comme façon d’aider nos concitoyens à porter les défis de la construction d’eux-mêmes dans une société difficile, dans laquelle on passe par une logique de proximité pour essayer d’être aidé dans sa vie quotidienne.

- Et un 4ème « R » : RESPONSABILISER S’assumer soi-même au lieu d’attendre des autres.

par Robert Rochefort

directeur général du CREDOC (in rapport de la 1ère journée des Conseillers Généraux, Juin 2006)

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