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L’agriculture scandaleuse…

Nous sommes heureux de vous présenter la réflexion de Michel Leblanc, écrivain et expert du secteur agricole et agroalimentaire et nous vous proposons de lire sa passionnée note d’humeur sur l’agriculture industrielle.

(Arras, le 29 mars 2007). Il y a quelques années les vaches ont perdu la boule. L’encéphalite spongiforme bovine s’est répandue en Europe avant de contaminer les autres continents. Un malheur n’arrivant jamais seul, les cochons furent touchés par la peste. Les poulets par la grippe. Les rillettes et les fromages par la Listeria. Les omelettes par la salmonelle. Les moutons par la fièvre aphteuse. Sans compter les baguettes et les pâtes alimentaires bourrées d’OGM. Le voilà donc le plus grand scandale planétaire de ce 21ème siècle naissant. Nous étions tous persuadés que la vocation de l’agriculture, depuis la nuit des temps était de nourrir les hommes. Que nenni ! A entendre tous les procureurs, elle nous a trahis. Elle aurait donc choisi de produire dans un seul but : s’enrichir. Quitte à faire mourir des innocents par centaines. Par milliers. Par millions si je m’en réfère à la prophétie du microbiologiste anglais Richard Lacey au printemps de l’année 1996. Puisque nous sommes irrémédiablement entrés dans l’ère de la malbouffe et de l’assiette piégée, trouvons vite les coupables.

Croissance et richesse nationale

Inquiétant : 15,6% des salariés français ne perçoivent que le salaire minimum alors qu’ils ne sont que 0,8% en Espagne, 1,4% au Royaume-Uni, 2,1% aux Pays-Bas, 3,1% en Irlande et 5,5% au Portugal. Une « smicardisation » de la classe moyenne travaillant dans le privé qui a fait naître un sentiment de déclassement légitime chez une majorité de Français.

Plus inquiétant encore, selon une étude publiée en décembre 2006 par l’Office européen de statistiques Eurostat, le PIB par habitant de la France ne serait que de 8% supérieur à la moyenne de l’Europe des 25 Etats membres avec 25 500 euros, alors que les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark, la Belgique, le Royaume-Uni et la Suède se situeraient entre 15% et 25% au-dessus de la moyenne. L’Espagne qui, en 1995, avait un PIB par habitant inférieur de près de 50% à celui de la France, n’est plus aujourd’hui qu’à 10% du revenu moyen des Français.

D’où, évidemment la grande question… : la faute à qui ? la faute à quoi ?

« LE CHÔMAGE BAISSE mais son coût augmente

Combien coûte le chômage en France et quelle a été l’évolution de son coût ?
Une question qui en suscite immédiatement une autre : la baisse du chômage s’explique-t-elle par un regain prometteur d’activité, une meilleure efficacité des dispositifs de placements des travailleurs ou par une injection de milliards supplémentaires destinés à masquer l’ampleur du fléau ?
Pour répondre à cette question, il suffit de recenser l’ensemble des dépenses pour l’emploi publiées par le ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement. Elles se répartissent en deux grandes catégories : les dépenses « actives » et les dépenses « passives ». Ces dernières comprennent les prestations accordées aux chômeurs et les incitations financières au retrait d’activité qui englobent les prestations versées dans le cadre des garanties de ressources, des allocations spéciales du Fonds national de l’emploi, les contrats de solidarité, le plan social de la sidérurgie, les aides au départ d’agriculteurs âgés et l’aide à la réinsertion des travailleurs étrangers.
Les dépenses « actives » sont l’ensemble des sommes consacrées à améliorer l’employabilité des salariés et à leur proposer un emploi : formations professionnelles, insertion professionnelle des jeunes, aides à l’aménagement du territoire, aides en faveur de l’artisanat, exonérations fiscales ou sociales liées à la création d’emploi, aide à la création d’entreprise pour les salariés privés d’emploi, travaux d’utilité collective, contrats emploi-activité, aides à la mobilité géographique, indemnisation du chômage partiel, subventions du Comité interministériel de restructuration industrielle (Cirl) et fonctionnement de l’ANPE.
On y ajoute enfin le coût des mesures liées à la réduction du temps de travail, des lois Robien de 1996 aux lois Aubry de 1998 et 2000, et aux allègements Fillon de 2003.

SUEDE : RADIOGRAPHIE D’UN MODELE SOCIAL EN CRISE

« Le chômage a crû à partir des années 1990, lorsque les médecins ont reçu des consignes très précises pour prendre en compte, dans la détermination de l’incapacité médicale, la plus ou moins grande capacité de leurs patients à retrouver un emploi ».

En Suède, les sociaux-démocrates ont fait le choix de masquer le chômage par les assurances sociales plutôt que de créer un marché des travailleurs pauvres. Ainsi, ils ont refusé de subventionner, par la voie de déductions fiscales, les particuliers souhaitant embaucher une femme de ménage ou un jardinier par exemple, considérant que de telles mesures consacraient le retour des « domestiques », incompatible avec les valeurs égalitaristes de la société suédoise.

Les retraites complémentaires (AGIRC-AARCO)

C’est ce que révèlent les projections à horizon 2030 des retraites complémentaires AGIRC et AARCO avec des taux de manque à gagner de 25 à 30% pour les futurs retraités. L’enjeu est d’importance pour les salariés. La part de retraite complémentaire Aarco représente 30% de la pension d’un non-cadre, et celle d’Agirc 55 à 60% de la pension d’un cadre.

Temps de travail en Europe

Le temps de travail en Europe est, en moyenne hebdomadaire : de 38 h 6 en Espagne, de 39 h 24 au Royaume-Uni, de 39 h 6 en Belgique, de 40 h 6 en Autriche, de 39 heures aux Pays-Bas et de 36 h 42 en France.

Plus parlant encore, entre 1980 et 2005, le nombre d’heures de travail par habitant est passé en Espagne de 643 heures à 736 heures, alors qu’en France, il chutait de 744 heures à 617 heures.

Vous avez dit régression de l’Europe ?

Au moment où Angela Merkel assigne pour priorité à la présidence allemande la relance du processus constitutionnel, force est de constater que, cinquante ans après le traité de Rome, l’Europe est non seulement en panne, mais engagée dans une spirale régressive. D’un côté, elle continue à s’élargir de manière mécanique, l’Union comptant depuis le 1er janvier 27 membres, avec l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, tandis que la Slovénie rejoignait la zone euro. De l’autre, elle se résume à une tragique absence, du fait d’un déficit aigu de gouvernement, de projet et de leadership…

Quelle gestion… !

Plus l’Etat décentralise, plus il recrute de fonctionnaires dans les services dont, en principe, il n’a plus la responsabilité. En 2006, 1 846 personnes travaillaient dans le domaine de la formation professionnelle pour le compte de l’Etat et des régions alors qu’il s’agit, en principe, d’une compétence transférée aux régions ; mais un tiers de ces agents sont toujours des fonctionnaires de l’Etat. Que font-ils ? Mystère.

Quand fumer devient un délit

Bien que difficiles à distinguer des effets des pollutions ordinaires, les données existantes doivent être prises en compte. Elles l’ont été, il y a quinze ans, par les lois Evin. Or voici que, sous la pression des associations des droits des non-fumeurs, ces lois viennent d’être jugées insuffisantes. Le gouvernement s’est laissé entraîner à un nouveau texte d’interdiction aggravée, tandis que les fumeurs font l’objet, dans les médias, d’une campagne de propagande d’un infantilisme affligeant. Le premier alinéa du décret interdisant de fumer « dans tous les lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou qui constituent des lieux de travail », étend de façon abusive des contraintes qui, admissibles dans l’espace public où l’Etat doit donner l’exemple, ne le sont pas dans l’espace privé. Il aurait été normal que les dirigeants des entreprises, restaurants, cafés ou hôtels soient invités à négocier des accords avec leur personnel.

La politique au rabais

La multiplication des chartes, pactes et autres cahiers de doléances auxquels les candidats acceptent de se soumettre, souligne ce clientélisme rampant. De Bayrou à Voynet en passant par Sarkozy et Royal, ils étaient invités à plancher devant la Fédération nationale des chasseurs, devant le Comité olympique et sportif…Nicolas Hulot avait ouvert le bal avec son « pacte écologique », bientôt imité par le collectif des sans-abri des Enfants de Don Quichotte.