Les médias ont une large responsabilité dans la non qualité du débat de ce début de campagne présidentielle. Ils sont plus intéressés par la « petite phrase » qui leur permet de tenir le haut du pavé pendant le plus longtemps possible. Celle d’Arnaud Montebourg, marquant un but contre son camp, en est un exemple criant. A défaut ils se contentent d’une expression fautive ou maladroite – la bravitude fera l’affaire…
L’image, la vie privée des candidats passionnent les Français infiniment plus que leurs idées.
Le recours aux « boules puantes » est toujours chose aisée car plus croustillantes.
On le voit le débat d’idées et la confrontation des projets ne sont pas les principales préoccupations de la presse dans la mesure où ce ne sont pas des sujets faciles à vendre à l’opinion. La presse cherche toujours si les candidats n’ont pas d’affaire dissimulée compromettante financière ou sexuelle, ou bien un proche parent qui pourrait les faire sombrer grâce à quelques indélicatesses.
La médiocrité du débat, qui ne date pas d’hier, a encore été aggravée par Internet : la multiplication des blogs rend désormais impossible la fiabilité de l’information. On peut impunément y répandre des rumeurs qui, répétées, accèdent à une certaine crédibilité.
Bref, chacun peut désormais dire n’importe quoi, n’importe où, n’importe quand. L’époque des confrontations politiques est révolue.
