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Crise: Pourquoi l’Europe s’enlise par Matthiue Pigasse

«… En général, on considère que la crise de l’Europe a pour origine la crise économique mondiale, elle-même issue de la crise des subprimes.
le choc que nous connaissons est avant tout une crise du modèle européen qui préexistait à la crise financière. Ce modèle ne fonctionne plus : notre croissance « potentielle », le taux de croissance maximal que l’on peut atteindre compte des capacités de production est aujourd’hui voisin de zéro.
Pourquoi? Parce que le population en âge de travailler vieillit, parce que sa productivité décroit. Du coup, sa consommation est déprimée, son investissement est en panne. A ceci, il faut ajouter une mauvaise spécialisation et un fort mouvement de désindustrialisation. Vous comprendrez pourquoi tous les ressorts de la croissance de ce continent sont aujourd’hui détendus ou cassés.
Cette crise est une crise globale : économique, sociale, politique et morale.
Une crise qui se décline dans les trois « té » : inégalité, précarité, pauvreté.
Inégalité : les riches captent une part de plus en plus importante de la richesse créée alors que les pauvres sont de plus en plus pauvres. Ce partage inégal de la valeur ajoutée génère un problème de compétitivité et de croissance lié à des investissements et des salaires insuffisants.
Précarité : chômage et déclassement provoquent un ressentiment, une tentation de repli sur soi et finalement une dépression collective.
Pauvreté : l’augmentation des dépenses incompressibles (du chauffage au logement) progresse plus vite que le revenu. Par conséquent, un peu partout, les désespérés se transforment en indignés.
Face à cette nouvelle donne avec, d’un côté, les pays « émergés » en croissance rapide et durable et, de l’autre, les pays matures, les « immergés », condamnés à une croissance lente, l’Europe est restés sans réaction. Cette inversion du rapport de forces, annonce une période de grandes tensions politiques, mais aussi économiques avec une compétition pour l’accès aux ressources naturelles et le contrôle des entreprises par les fonds souverains.
Il y a une solution pour sortir de cette crise : celui de la solidarité et de l’intégration.
Première étape : avec plus de solidarité budgétaire et en s’inspirant de l’exemple allemand et de ses seize Länder, il devrait être transférer chaque année des revenus des pays riches vers les pays pauvres pour faciliter leur financement.
Deuxième étape : la fusion des dettes publiques de la zone, une seule dette européenne se substituerait aux dettes nationales.
La sortie de la crise passe par l’intégration. Il n’y a pas d’autre alternative. L’Europe est dans une situation de renoncement. Il faut une autre révolution, celle des valeurs.
Pour redonner la priorité au risque face à la rente, cessons de taxer plus le travail que le capital, acceptons un certain degré d’inflation pour alléger le poids de la dette et peut-être aussi des retraites moins généreuses… »

By Matthieu PIGASSE in « Le Nouvel Observateur » du 19 Avril 2012

Le blog : Pourquoi ce choix du Nouvel Observateur, parce qu’en France, maintenant et de plus en plus………la réalité se fait jour. La cause est de plus en plus nettement identifiée, et partagée. Les solutions de sorties,comme ici, permettent le débat. Malheureusement une fois encore, la politique nationale suivie actuellement s’éloigne du bon sens décrit ici. Mais….on ne sait jamais !

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