« Selon une étude, réalisée aux États-Unis en 2004, l’ensemble des foyers américains gaspillés chaque année 17 millions de tonnes de nourriture, et la restauration sur la même période 27 millions de tonnes de denrées alimentaires. De l’autre côté de l’Atlantique, en Grande-Bretagne se serait 8 millions de tonnes de boissons et aliments qui seraient gaspillés chaque année. Constat effrayant, c’est sans doute valable dans l’ensemble des pays riches du Nord. Une pratique, liée à des contraintes économiques, sanitaires, mais aussi à des habitudes culturelles, contre laquelle il est essentiel de lutter.
La réduction du « gaspillage alimentaire » constitue donc un enjeu majeur et gisement sous-exploités. Avant de chercher à changer les comportements, il convient d’aider à prendre conscience de la réalité des gaspillages et de les quantifier précisément.
La plupart d’entre eux sont liés à des habitudes et des manières de vivre qui passent inaperçue aux yeux des acteurs qui souvent n’ont même pas le sentiment de jeter des biens ou de perdre de l’argent. Les progrès techniques de conservation et la baisse continue des prix (observée depuis les années 1950) ont réduit la valeur non seulement marchande mais symbolique de l’alimentation. Considérer les gaspillages comme anormal est une notion à redécouvrir individuellement et collectivement. On pourra alors commencer à parler d’alimentation durable… »
In Futuribles avril 2010 par Annie Soyeux.
