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Une allégorie des Temps Modernes

« Au village, dit le prof Jean Piat, il y avait le maire, le curé, l’instituteur : le dieu de la cité, le dieu des âmes, le dieu des esprits.

"Politique internationale" automne 2007

Plus la violence se généralise, se diversifie, plus la petite flamme vacillante de la Morale et des droits de l’Homme devient précieuse De ce fait, la Rédaction de Politique Internationale a souhaité donner la parole à des hommes et à des femmes qui, armés de leurs seuls principes, traquent, dénoncent ou font reculer les mille et une variétés de la barbarie. Ainsi, l’aphorisme pascalien « La justice sans la force est impuissante, mais la force sans la justice est tyrannique » prend tout son sens sous la plume de ces observateurs du monde : le Dalaï- Lama, Carla Del Ponte (procureur du tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie) et Irene Khan (secrétaire général d’Amnesty International).

L’affaire de la Sapienza : le retournement

Le laïcisme déchaîné qui secoue nos pays de vieille chrétienté serait-il en train de montrer malgré lui sa misère ? L’annulation par le pape Benoît XVI de sa visite à la prestigieuse université romaine de la Sapienza, suite à l’agitation d’une frange contestataire, a eu l’effet inverse de ce que cette frange escomptait. Le recteur de la Sapienza, université fondée en 1303 par le pape Boniface VII mais aujourd’hui sans étiquette confessionnelle, avait convié Benoît XVI à prononcer le 17 janvier, devant les étudiants, un discours sur le thème de la peine de mort. Dans l’établissement qui compte cent cinquante mille étudiants et cinq mille professeurs, un petit groupe de deux cents personnes, professeurs et étudiants confondus, s’opposa violemment à la visite prévue, au prétexte de la laïcité. L’immense majorité des autres n’entendait pas céder à leurs menaces. Constatant néanmoins « l’absence des conditions nécessaires à un accueil digne et tranquille », Benoît XVI fit savoir le 15 janvier qu’il renonçait à se rendre à la Sapienza.

Nouveau regard sur la société française

de Michel Crozier, avec Bruno Tilliette

Michel Crozier est le fondateur du centre de sociologie des organisations du CNRS, il est membre de l’académie des sciences morales et politiques. Brunon Tilliette est sociologue.

C’est une autobiographie intellectuelle qui nous amène à connaître ce personnage atypique. Il est certainement à Bourdieu ce que Aron était à Sartre. Il y rappelle les valeurs qui ont toujours guidé son travail : la liberté, la responsabilité, la connaissance et le travail. Il se définit comme un « libéral au sens du 18ème siècle et au sens américain du terme » et se situant dans « une tradition fraçaise du gauchisme en parole et du conservatisme en réalité ». Mais pourquoi ce livre et pourquoi Michel Crozier ? C’est Bruno Tilliette son interlocuteur qui donne une réponse mûrement réfléchie : parce que (en) » nous disant ce à quoi il croit, Michel Crozier ne nous dit surtout pas ce qu’il faut penser, mais il tente par l’exemple, de nous montrer comment essayer de pense par nous-mêmes, comment trouver des repères dans un monde opaque et troublé, dans une société moderne que sa complexité rend confuse ».

Ruptures en chaîne

L’année 2007 fut placée sous le signe des ruptures, exemplaire de la dynamique de la mondialisation qui structure le XXIe siècle et qui est écartelée entre l’universalisation du marché et des technologies, d’une part, l’hétérogénéité des valeurs et l’exacerbation des identités, d’autre part. Depuis le XVIIe siècle, l’Occident a disposé d’un monopole sur les idéologies, les systèmes politiques, les organisations économiques et les technologies. Ce cycle historique prend fin et 2007 a multiplié les signes de ce basculement. Les Etats-Unis ont troqué leur statut d’hyperpuissance pour celui de grande puissance relative, confrontée comme les années 70 à une triple crise : diplomatique et stratégique, économique, politique et morale. Concurrence de puissance cultivant dictature et nationalisme, déchaînement de violence et de haine dans le monde arabo-musulman. Renouveau des utopies, des populismes et des régimes autoritaires hostiles au marché, avec pour symbole l’Amérique latine, partagée entre les modérés, rangés sous la bannière du Brésil de Lula, et le néocastrisme des émules de Chavez. Le capitalisme continue à prospérer mais le marché et la démocratie sont sur la défensive.