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Mémoires d’un oracle : Alan GREESPAN

Vingt années de présidence d’une des deux banques centrales les plus importantes du monde ont affiné le jugement que porte Alan Greenspan sur les perspectives économiques de l’après-11 Septembre. La relative aisance avec laquelle l’économie américaine a surmonté le choc provoqué par une attaque terroriste majeure sur son territoire l’a conforté dans le sentiment qu’elle a considérablement accru ses capacités de réaction depuis la Seconde Guerre mondiale.

A travers ce fait-ci, Alan Greenspan voit le fruit de la déréglementation de l’économie américaine engagée par l’administration Ford et poursuivie par les gouvernements successifs.
La victoire des marchés concurrentiels sur l’interventionnisme étatique qu’ont rendu manifeste l’effondrement des économies planifiées ainsi que l’approfondissement de la mondialisation lui semble annoncer une période de ralentissement de l’inflation et un écrasement des taux d’intérêt, dans les pays développés comme dans le monde en développement.
La qualité du fonctionnement des marchés, laquelle dépend de l’importance attachée à la définition et à la protection des droits de propriété, est selon lui le critère qui permet de distinguer les économies auxquelles est promis un avenir radieux de celles qui souffrent d’une libéralisation insuffisante. Greenspan prend ainsi fait et cause pour une diminution du degré d’intervention de la puissance publique dans l’économie européenne.
Dans le même esprit, il loue la vigueur du capitalisme chinois et craint l’épuisement de la croissance d’une économie indienne entravée par la persistance de réglementations pléthoriques. Son plaidoyer en faveur de la concurrence est plus énergétique que celui de nombre d’économistes : Greenspan défend l’activité des hedge funds et ne discerne pas dans la masse des crédits immobiliers à risque, ou subprimes, une menace pour la solidité de la croissance américaine. Au terme de ses mémoires, le mentor qu’il est devenu rejoint ainsi l’économiste en herbe qui, déjà, voyait Smith triompher de Keynes.

Source dans La Revue des deux mondes
Par Annick Steta

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