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De la maternelle au bac: le coût de notre éducation

C’est 102 080 euros par élèves de la maternelle au bac.

L’an dernier, les dépenses liées à l’éducation ont représenté 121,4 milliards d’euros, soit 1920 euros par Français ou 7168 euros par élève ou étudiant, selon une note que vient de publier la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l’Education nationale. Depuis 1980, cette dépense globale a presque doublé en euros constants, avec une accélération des années 1990.

Cette envolée peut s’expliquer par plusieurs facteurs : l’accroissement du nombre d’élèves et d’étudiants, l’augmentation des filières les plus coûteuses et les revalorisations salariales des enseignants.
Plus des trois quarts de la dépense globale sont des dépenses de personnel. Le transfert des compétences en matière de collèges et de lycées aux collectivités locales a d’ailleurs entraîné de lourdes dépenses pour ces dernières afin de rénover les locaux au début des années 1990.

Au total, les dépenses liées à l’éducation sont relativement stables depuis 2002, et progressent moins vite que le produit intérieur brut (6,8% en 2006). En 2006 justement, la scolarité d’un bachelier général ou technologique n’ayant jamais redoublé coûterait 102 080 euros.
Les experts de le Depp notent que si les redoublements les plus fréquemment rencontrés dans les baccalauréats (général et technologique), « la dépense moyenne par élève est augmentée de 7% pour le baccalauréat professionnel et de 6% pour la licence ». Plusieurs experts reconnaissent d’ailleurs que le redoublement n’est pas la panacée.

Notre système est comparativement plutôt économe pour les élèves de la maternelle et du primaire. Cependant la tendance s’inverse pour les collèges et les lycées.
En revanche, la France dépense moins dans le supérieur que ses partenaires de l’OCDE. D’après le rapport de l’OCDE « Regards sur l’éducation 2007 », un collégien coûte 13% de plus en France que dans la moyenne des pays de l’OCDE et un lycéen plus de 26%. Le nombre d’heures de cours au lycée et la multiplication des options -surtout dans les filières technologiques et professionnelles- est la première raison de ce coût supérieur : un jeune Français de 15 ans suit au total 1 147 heures de cours par an, contre 968 heures pour la moyenne des pays de l’OCDE. Les jeunes Anglais ont 950 heures de cours et les Allemands 897 heures.

Les enseignants français ont, en revanche, un nombre d’heures de cours devant les élèves inférieurs à la moyenne des pays de l’OCDE. Et leurs salaires sont, en règle générale, moins élevés que ceux de leurs collègues étrangers.
Les ratios tels que celui de la part d’élèves par enseignant dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (10 en France contre 13 pour la moyenne OCDE), rapporté par Eric Charbonnier de l’OCDE, aident Xavier Darcos à préparer après l’école primaire la refonte de la scolarité au lycée et la réforme de la condition enseignante.

Plus inquiétant, l’enquête Pirls (qui mesure les performances en lecture des élèves âgés de 9 à 10 ans) place les petits Français dans les six derniers européens. Pour la culture scientifique des élèves de 15 ans, la France se situe entre la 16e et la 21e place de l’OCDE.

Source Le Figaro, 18 décembre 2007

DEPP, décembre 2007

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