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La langue, au cœur de la réforme scolaire :

Situation des maternelles et de l’école primaire Le Haut Conseil de l’éducation a remis fin août au président de la République un rapport particulièrement pessimiste sur la situation des maternelles et de l’école primaire. Quatre écoliers sur dix, soit largement plus du tiers, sortent actuellement chaque année du CM2 avec des difficultés de lecture, d’écriture et de calcul. Sur les 300 000 élèves ainsi abandonnés sans défense, 100 000 ne possèdent pas les moindres rudiments. Ce constat n’est pas nouveau : les premiers cris d’alarme ont près de dix ans. Il n’en reste pas moins que ce bilan d’échec honnête et courageux met en évidence une défaillance qui, quelles que soient les qualités des maîtres, est d’abord d’ordre pédagogique : la défaillance de l’enseignement de la langue, à une époque où la capacité à communiquer est devenues, plus que jamais, la condition du lien social. A qui la faute ?

On veut bien admettre que les 100 000 quasi-illettrés qui sortent, chaque année, du primaire ne puissent être intégrés sans un effort financier accru.
Les 200 000 autres naufragés du langage sont, en revanche, d’abord victimes de méthodes qui n’ont cessé de sous-estimer l’urgence d’enseigner d’abord le sens des mots et de donner le goût de lire. Il faut s’interroger sur les raisons pour lesquelles la violence scolaire n’est pas seulement concentrée dans les zones dites difficiles.
Et il faut expliquer pourquoi l’exercice de la citoyenneté a régressé au point que l’esprit critique est le plus souvent confondu avec le relativisme, et la recherche d’un sens, avec l’intolérance. Pour se retrouver, le pays a besoin de reprendre possession de sa langue, plus que de moyens.

Alain-Gérard Slama Le Figaro Magazine, le 1er septembre 2007

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