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Travailler plus pour vieillir mieux

La vérité se lit dans la démographie. La France vieillit et cela a deux conséquences : sur les coûts de la retraite et ceux de la santé, qui ne vont pas cesser d’augmenter, en fin de vie notamment. A ce double défi, il n’y a qu’une vraie réponse : l’accroissement de la production de richesses, donc du travail, son allongement dans l’année comme dans la vie entière. Sans travail en plus, sans croissance, le modèle social, à bout de souffle, explosera sous le poids de la dette. Or le manque à gagner n’est pas si colossal : 12 milliards de déficit sur 380 milliards de dépenses ne font qu’un peu plus de 3%.

Les seules années récentes où la Sécurité sociale était à l’équilibre ont été des années de croissance, de 1998 à 2001. Ensuite, tout a été plombé par les 35 heures laissées en héritage par Lionel Jospin et dont on a tant de peine à sortir.

Extrait de la chronique de François d’Orcival Le Figaro magazine, septembre 2007

2 réponses à “Travailler plus pour vieillir mieux

  1. Causticum

    "L’accroissemnt du travail : son allongement dans l’année ou dans la vie entière" ! !
    Vous oubliez manifestement l’essentiel : son extension (du travail) à tous les actifs sans exception aucune ; si vous voyez ce que je veux dire …
    Par ailleurs, vous confondez manifestement travail (voire quantité ou même temps ce travail) avec production !
    Or qu’est-ce qui compte au final dites moi : travailler ou produire ?
    Autrement dit : la production – je veux dire celle qui est suffisamment sexy pour être vendable – est-elle, à l’heure de la généralisation des automates, liée au temps travaillé ou à l’ingéniosité et à la qualité du travail fourni ?
    Si quelqu’un peut me contester cette argumentation, je suis preneur …

  2. Dr Chabal

    Cher Causticum, le travail c’est autant l’occupation primordiale -philosophique, morale et sociétale- des hommes (l’activité, la compétence, la responsabilité, le poste, la fonction, la carrière, l’expérience, l’épanouissement etc…) que le résultat -plus prosaïque- de cette occupation : la production matérielle ou immatérielle, de biens ou de services.

    C’est la production et les échanges qui en émanent qui créent le mouvement des flux économiques et sociaux. Cette définition est à la base de l’article : le travail selon cette acception est tout le contraire du hobby, du loisir, du bénévolat – même si ces trois autres manières d’agir et de s’engager sont également sources d’épanouissement personnel et de lien collectif.

    Dans ce billet nous traitons du travail comme fondement de notre système économique et social. Si nous enlevons la notion de production au travail, nous changeons de système. Le travail n’est pas une simple occupation des hommes, une manière de créer du lien social, (même si c’est une grosse part de sa réalité) un outil intériorisé d’ordre public comme on a voulu nous le faire croire ces 10 dernières années. Le travail est essentiel à la condition d’homme en cela qu’il le définit et le positionne socialement, donne un sens à sa vie, le nourrit, le maintient debout.

    D’autre part oui on peut travailler moins et travailler mieux : pendant longtemps la France a eu un très bon niveau de productivité par rapport à certains pays émergents qui cumulaient des heures travaillées record (type bassin économique asiatique).

    Mais, apparemment, en Economie il en est comme dans toute autre domaine : il y a des seuils à ne pas franchir. De même que les automates ne remplaceront jamais totalement l’homme, il est indéniable que les 35 heures ont été un seuil à partir duquel l’économie française s’est structurellement ralentie. Pas uniquement à cause du chiffre 35 d’aucuns nous diraient que 4 heures de plus ou de moins dans une semaine…

    Non, la différence fondamentale est que la dernière réduction du temps de travail a clairement été faite dans une logique et dans un objectif de « partage du travail » (notamment pour agir sur le chômage des jeunes et sur celui des quinquagénaires) couplée à une vision du travail comme « asservissement » et coeur de la « lutte des classes ».

    Or il est tout aussi clairement établi aujourd’hui que cette logique a échoué et que l’objectif n’est pas atteint : les records de chômage se trouvent toujours sur la frange de ces deux populations… partager le travail en réduisant le nombre d’heures légales a eu pour effet de le raréfier, de conforter un certains nombres de grandes entreprises et de paupériser et fragiliser les plus petites… De même, nous avions de bon taux de productivité à 39heures, nous en avons de moins bons aujourd’hui et l’économie ne redémarre pas.

    Pour terminer : oui l’ingéniosité et la qualité du travail fourni est également liée au temps travaillé, et si vous n’en êtes pas convaincu(e) posez-vous la simple question : à quel nombre d’heures par jour fixez-vous l’efficacité : 6, 4, 2 heures ? Que faire du reste du temps non travaillé : du loisir, du bénévolat ? Quel mode de rémunération pour faire face à ces dépenses et ces engagements ? Cela dépendra-t-il du secteur ?

    Nous souffrons d’une insuffisance d’économie réelle -c’est à dire d’industries et d’innovation- sur notre territoire. Les activités de services montrent aujourd’hui leur faiblesse à créer de la richesse et donc à consolider l’avenir de nos enfants. Ainsi, à l’échelle d’une nation et dans un contexte mondial pressant, à quel seuil fixez-vous notre résistance à la force productive et créatrice du reste du monde ? Regardons autour de nous : pour ceux qui produisent, innovent, inventent, s’épanouissent dans le travail, quelle est la proportion de leur vie entre travail et loisir ? Regardons autour de nous : les chômeurs engagés par ailleurs dans d’autres activités ne s’en satisfont pas. La production c’est le contraire de la stérilité, elle donne du sens à l’homme et le rattache au réel, elle donne du sens à nos économies et les rattachent au réel.

    Merci beaucoup de ce débat. Dans l’attente de vous lire à nouveau sur notre blog.

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