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Retour sur la rentrée 2007 (II)

Le président de la Sorbonne, Jean-Robert Pitte, fustige ‘’le laxisme généralisé’’ à l’école. Il se livre également à une critique en règles du baccalauréat. En effet, il se sent concerné car après les jeunes, les universités sont les premières victimes de la dégradation du bac. Beaucoup d’étudiants, selon lui, ne sont pas à leur place. Le bac est le sésame pour l’université mais celui-ci est devenu un mensonge : 83,3% des lycéens l’ont obtenu en 2007 et le taux de réussite au bac général atteint 87,6%. Ce résultat enlève toute valeur à celui-ci. On ne peut croire qu’il sanctionne un niveau sérieux de connaissances. Depuis les années 60, on confond démocratisation et massification de l’enseignement. Ainsi, une partie des Français et quelques syndicats se bercent d’illusions en pensant que la massification en l’absence de sélection est une avancée démocratique. Seule la méritocratie est juste. Elle se repose sur l’effort valorisé, encouragé, aidé par la société et en particulier l’Etat.

Il est urgent de mettre un terme à cette mascarade d’un bac qui n’est qu’un symbole défraîchi coûtant au moins 200 millions d’euros et d’une école primaire qui semblerait s’être ‘’résignée’’ aux premiers échecs scolaires, alors même qu’elle sait détecter leurs problèmes très précocement. Jean-Robert Pitte propose des solutions pour le primaire. Il faut retrouver un souci d’exigence dès la maternelle : dictée quotidienne, rédaction hebdomadaire, obligation de lire et d’apprendre par cœur certains grands textes à l’école primaire, créer des mécanismes, des automatismes d’expression. Alain Bentolila parle du ‘’temps d’apprenti’’ qui n’est pas un temps volé au plaisir d’apprendre. Ce n’est pas un temps où l’on contraint une intelligence à des travaux d’inutiles répétitions, c’est au contraire le temps qu’on offre à l’enfant pour qu’il acquière des repères solides, des automatismes rodés qui lui permettront de prendre des risques, d’oser avec bonheur une lecture à la fois singulière et respectueuse d’un auteur.

Ce socle de base est d’autant plus utile pour les milieux défavorisés. D’autres solutions courageuses et nécessaires consisteraient à scinder le dispositif des études secondaires et supérieures : les lycées doivent garantir le niveau de leurs élèves en fin de terminale ; les études d’enseignements supérieurs doivent décider qui ils accueillent et s’engager à conduire les étudiants vers un haut niveau de connaissances et un métier. Ainsi, il faudra augmenter le nombre de places dans les formations professionnelles et que le gouvernement actuel concrétise sa promesse de doter décemment l’enseignement supérieur. C’est à ce seul prix que l’on éradiquera ce mal absolu qu’es le chômage des jeunes, que l’on relancera l’économie, que l’on redonnera des raisons à espérer aux familles.

A l’école, comme ailleurs, la liberté est responsable ou elle n’est pas ; l’égalité est celle des chances et n’existe pas sans exigence ; la fraternité est un élan profond, allergique à la démagogie.

Une réponse de “Retour sur la rentrée 2007 (II)

  1. TOTO DE PARIS

    Complètment d’accord avec ce qui est dit…

    La massification est d’autant plus injuste qu’elle laisse à d’autres le soin de sélectionner… Car si ce n’est pas l’école qui sélectionne qui s’en chargera ?
    Cette sélection tant décriée par les idéologues de la pensée unique vient un jour ou l’autre et, hors du champ de la république, il est aisé d’en imaginer les critères.
    Si tout le monde est "BAC + 5" qui va accéder aux emplois les plus lucratifs (cadre dirigeant ; CSP+,…) ? Le fils d’ouvrier ou le fils de cadre ? Ibrahim ou Pierre-Marie ?…

    Nombre d’observateurs s’étonnent de la progression du taux de reproduction des élites. Ils ne l’expliquent que par des considérations d’origines sociales ou culturelles alors que ce phénomène est consubstantiel de la massification de l’accès aux études supérieures…

    Si en matière de sélection il n’y a aucune règle républicaine alors s’applique la loi naturelle : celle qui donne la primauté au fort, celle qui donne la primauté à la naissance.

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