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GDF-Suez, Safran (Sagem-Snecma), EADS, Arcelor…quel gâchis !

Le ministre des Finances n’a probablement pas le temps de lire les statistiques…

Il est occupé par l’édification de cathédrales industrielles. Car le patriotisme économique, ça marche à plein gaz ! Voilà la fusion GDF-Suez repoussée aux brumeuses calendes présidentielles, parce que le ministère des Finances a oublié de vérifier la constitutionnalité de la Loi de privatisation. La fusion était déjà compromise parce que le patron de GDF avait oublié d’informer les élus de l’entreprise. Manifestement, des stratèges sont à la manœuvre. Heureusement qu’il s’agit de l’indépendance énergétique du pays, la chose est de peu d’importance. Seul point rassurant : la raison, lorsqu’elle est mal menée par des initiatives aussi improvisées et peu convaincantes que ce projet, finit par se venger par des dehors inattendus.

Autre fusion patriotique, celle de l’électronicien Sagem et du motoriste Snecma, qui a donné naissance à l’énigmatique Safran en 2005. L’opération, d’une logique industrielle impénétrable, et débouchant sur une guerre des clans ravageuse, a pourtant été acceptée par Bercy à l’époque, l’Etat étant un actionnaire important. Important, mais pas très vigilant. Pendant 18 mois, l’entreprise est à la dérive, la rentabilité se détériore, les irrégularités comptables se multiplient, les dirigeants s’empaillent, les cadres démissionnent. Là encore, il s’agissait initialement de protéger le patrimoine industriel français. Mission accomplie, Messieurs les patriotes. Il faudra toute l’expérience et la détermination de Francis Mer, nommé à compter du 15 janvier 2007, pour remettre de l’ordre dans cette gabegie. Par charité, nous ne nous attarderons pas sur EADS, le groupe de défense et d’aéronautique qui fabrique les Airbus. Rappelons simplement que les actionnaires d’EADS, au premier rang desquels figure l’Etat français, ont laissé s’abîmer l’un des programmes industriels les plus ambitieux d’aujourd’hui, l’A380. Et que ce désastre va peut-être déboucher sur l’une des plus grosses affaires de délit d’initié que la France ait connu. Quel feu d’artifice ! Un vrai 14 juillet, à propos de patrie.

Par charité toujours nous ne nous appesantirons pas davantage sur l’affaire Mittal, où le gouvernement souhaitait contrer le groupe d’origine indienne, acquéreur de l’aciériste européen Arcelor. Acquisition réalisée malgré les chausse-trappes et les invectives grossières à l’endroit de l’assaillant, notamment de la part de Thierry Breton, qui voulait apprendre à Lakshmi Mittal la « grammaire du monde des affaires » (Les Echos, 30 janvier 2006).

Au terme d’une année d’expérimentations, le mensuel de l’économie Enjeux-Les Echos, propose dans le souci de pédagogie qui ne l’abandonne jamais, une définition simple à l’attention des lecteurs qui n’auraient pas suivi les développements qui précédent : avec le patriotisme industriel à la mode villepino-bretonne, la patrie perd à tous les coups !

Par François Lenglet, in Enjeux-Les Echos, le mensuel de l’économie, n°231 janvier 2007.

4 réponses à “GDF-Suez, Safran (Sagem-Snecma), EADS, Arcelor…quel gâchis !

  1. ecklypse

    Bonsoir,

    Je voulais juste encherir en demandant ce que l’on pouvait penser d’un MOnsieur Hollande criant à la télé "je hais les riches"?
    – Une définition du riche car il doit se considérer probablement pauvre?

    ET que penser des propos tenus sur les entreprises et l’imposition quand on voit ceci:

    http://www.societe.com/societe/s...

    Que les bilans ne sont pas déposé car les résultats probablement très bons?

    Bonsoir

  2. lilo

    Un site pas mal et des Idées innovantes pour une fois .
    A visiter d’urgence le site de Monsieur Casabonne, hors parti cela est d’autant plus interessant.
    http://www.legislatives-france.com

  3. urgentissime

    Ce site est globalement bien fait; cependant, je ne comprend pas ce que vous reprochez à la fusion SNECMA-SAGEM le groupe Safran semble être une belle réussite ayant chaque année davantage de force malgré un type d’actionnariat difficile à gérer.Certe il a fallut que le minstre de l’époque intervienne, mais les fusions ne sont jamais facile;lorsqu’on agit sur des cultures d’entreprise différentes les réactions sont parfois violentes et nous ne sommes pas au pays des bizounours. Au fond, que reprochez-vous à cette fusion ? Autre commentaire : je trouve que vous critiquez beaucoup mais que proposez-vous ?

  4. admin

    Cher urgentissime, l’objectif de ce blog n’est pas tant la critique que le questionnement. Ici nous ne faisons pas de propositions toutes faites nous proposons des éclairages. Nous sommes partis du postulat que les solutions se trouvent dans les cerveaux de ce monde et qu’Internet peut combler un déficit crasse de nos médias de masse à informer trop occupés à modeler l’opinion. Nous essayons de donner à lire un maximum d’éclairages : libre à chacun de nos bloggers de critiquer les points de vue que nous leur offrons à lire comme vous le faites, de creuser les informations que nous leur livrons, de remettre en question, de débattre et d’enrichir…

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