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Retraites. Le dictionnaire de la réforme. (2/2)

Jacques Bichot, chez l’harmattan, avril 2010.

« Malgré la progression, au rythme d’environ deux mois par an depuis 1950, de l’âge physiologique de la vieillesse, on a en 1982 ramené de 65 à 60 ans l’âge « normal » de la retraite. Et aujourd’hui, dans le cadre du rendez-vous retraite 2010, la pénibilité du travail est mise en avant pour justifier des départs précoces : ceux-ci seraient rendus nécessaires par un vieillissement accéléré. Les conditions de travail, à en croire de bonnes âmes, serait aujourd’hui plus éprouvante qu’au XIXe siècle. Ce qui est vrai, c’est que le travail est dans un nombre de cas assez importants plus soutenus, plus rapide. Mais quelle est la solution : se résigner à cette intensification, facilitée par la retraite précoce, ou faire le nécessaire pour que le travail devienne plus humain, notamment en refusant de favoriser l’expulsion des seniors vers une oisiveté plus ou moins dorée ?

En fait, nous explique l’auteur la population française grâce au baby -boom et à la reprise de la natalité depuis quelques années, est raisonnablement jeune, est capable d’avoir en son sein quelque 5 millions de travailleurs supplémentaires. La France a pu s’en passer du fait qu’elle faisait parti des rentiers de la mondialisation, exportant massivement les travailleurs des pays pauvres, mais cette situation aura une fin. Il va falloir cesser de fantasmer sur le vieillissement du pays, retrousser ses manches et sonnait la fin de la retraite à 60 ans, en pleine force de l’âge.

Le mythe de la solidarité intergénérationnelle : à l’époque Alfred Sauvy a essayé en vain de le faire comprendre : les cotisations vieillesse ne préparent en rien les retraites par répartition. Les pensions à venir dépendent de la naissance et de l’éducation des enfants. Quelques-uns de ses admirateurs en ont tiré les conséquences logiques que la véritable contribution citée, en matière de retraite, consisterait à mettre les droits à pension non sur les cotisations vieillesse, mais sur les contributions à l’investissement dans la jeunesse. Dans un régime par point, cela voudrait dire : tant de points pour un enfant que l’on a élevé (comme cela se fait en Allemagne et en Suède), étant pour chaque euro versé à l’administration fiscale (financement de l’éducation nationale) ou à la branche famille (financement des prestations familiales).

Au lieu de quoi nous persévérons à faire comme si les cotisations vieillesse étaient directement versée à un fonds de pension. Et cela au nom d’une fantasmagorique « solidarité entre les générations » qui dissimulent la réalité : un échange entre générations successives, chacune commençant par entretenir et former les suivantes, avant de recueillir, sous forme de pension, les dividendes de son investissement. Pour ce qui concerne les solutions, l’auteur propose plusieurs principes : - le premier c’est l’unification, car le morcellement du système est économiquement et socialement absurde injuste et inefficace. - le second principe est de combiner grâce aux points contributivité et solidarité. - troisième principe : rendre les acteurs libres et responsables de leurs pensions. La réforme systémique, est une œuvre de longue haleine. »

La suite de l’explication est formidablement bien commentée dans Futuribles mai 2010, par l’auteur lui-même, Jacques Bichot.

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