« La démonstration par la preuve, réclamée par les béni-oui-ouistes est un défi à relever. Encore faut-il permettre de compter, désigner, comparer, confronter. Quand une poignée de députés et sénateurs, surtout issus de la gauche, lancent un audit sur l’immigration, la démarche semble utile. Mais elle ne doit pas s’arrêter au coût élevé des expulsions pour en réclamer l’arrêt. Des études chiffrent le poids annuel de l’immigration à plus de 30 milliards d’euros pour la collectivité, soit à peu près le grand emprunt. Qu’attend le Parlement pour enquêter là-dessus ? Mais ne faudrait-il pas limiter le périmètre d’une solidarité nationale qui s’appauvrit ? Là aussi, une opération vérité est indispensable. Pensée totalitaire Or, suggérer la réduction des pompes aspirantes (CMU, regroupement familial…) relève du blasphème. En vertu de cette morale obligatoire, la critique de l’immigration est proscrite tandis que les Français de souche, cet être inférieur car non « pluriel », est sommé de disparaître. La nécessaire radiographie de la France ne peut souffrir plus longtemps ces interdits idéologiques et l’ethnisation des raisonnements imposée par ceux qui, prétendant combattre le racisme, ne cessent d’y faire référence pour l’attiser. »
by Ivan Rioufol, in Le Figaro, vendredi 9 avril 2010
