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La pause, requiem pour la rupture ? Quelle politique pour N.SARKOZY ? (2/2)

« En l’absence de réformes, la France se prépare à devenir une future Grèce Lé prochaine décennie se présente comme la chronique d’une faillite annoncée sous l’effet de quatre facteurs : - une croissance de moyen terme amputée de 2.8% par la crise et bridée par 56% de dépenses publiques - un déficit structurel de 6.2% cumulé avec des prélèvements de 45% du PIB et une dette par habitant très supérieure à celle de la Grèce (38 100 dollars contre 35 400) - une compétitivité minée par l’inefficacité du travail et du capital, ce qui se traduit par le recul des exportations de 16 à 12% en Europe depuis 2000 - un chômage permanent créant une nouvelle classe de pauvres et d’exclus Ce ne sont pas les réformes qui doivent faire l’objet d’une pause Mais plutôt le style de l’hyperprésidence et le mode de gouvernement. Car le bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy reste bien meilleur que celui de ses prédécesseurs dans un environnement nettement plus difficile. Trois erreurs fondent cependant la sanction : - la confusion dans les priorités, qui doivent aller à l’investissement, à l’emploi et à la maîtrise des finances publiques - le choix d’un changement autoritaire et par le haut, qui a coupé le président et les citoyens des réformes. - l’ambiguïté entretenue autour de l’Etat, dont la réforme est restée dans les limites avant de se trouver reportée du fait de l’alliance nouée avec la CGT pour cogérer la crise sociale. Nicolas Sarkozy se condamne lui-même en renonçant aux réformes, car il n’a été élu par les Français, que pour réformer. Avec la pause, le pays se dirige vers un nouveau 1981, ouvrant un vaste espace à l’alliance d’un socialisme étatiste et de la décroissance écologique. »

by Nicolas Baverez, in Le Point, le 18 mars 2010

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