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Les valeurs des Français: le travail, et les relations à l’argent (4ème partie, 4/5)

Aux yeux des Français, le travail constitue une valeur essentielle : les deux tiers des personnes interrogées affirment que le travail occupe une place très importante dans leur vie, et plus des trois quarts estiment qu’il faut avoir un travail pour développer pleinement ses capacités. On retrouve ici les deux aspects de la centralité du travail : en travaillant, l’homme actualise ses potentialités et affirme son identité d’être socialisé… On observe également plusieurs éléments qui attestent d’une montée en puissance de la valeur travail, par le biais d’une transformation du rapport à l’emploi…. D’abord, les Français sont de plus en plus nombreux à soutenir que travailler constitue une obligation sociale : l’emploi devient un bien d’autant plus impératif qu’il est rare D’ailleurs, bien que l’image d’une France « paresseuse » soit contredite par les statistiques nationales et européennes, près de 60 % des enquêtés adhèrent à l’idée selon laquelle les gens qui ne travaillent pas deviennent paresseux. C’est sans doute en faisant écho à ce type d’opinion que le thème du « travailler plus pour gagner plus » a exercé l’essentiel de sa capacité de séduction…..L’effort d’épargne est valorise, et quatre Français sur 10 estiment par exemple qu’une des qualités à enseigner aux enfants est l’esprit d’économie. Cependant, près de deux Français sur trois sont d’accord avec l’idée d’attacher moins d’importance à l’argent. Les Français sont toutefois globalement d’accord avec l’idée que la lutte contre la hausse des prix est prioritaire : ils sont trois sur quatre à placer cet objectif en premier ou deuxième, alors qu’il n’était qu’un peu plus d’un sur trois en 1999. L’idée de « gagner plus » semble donc surclassée par le besoin des Français de protéger leurs ressources par des actions individuelles comme par une action nationale. Cette défiance croissante vis-à-vis de l’économie de marché, dont on peut rendre compte par la persistance des inégalités en France depuis le tournant des années 1980, dépasse d’ailleurs les différences en termes de profession, de diplôme ou de revenus. Dans ce contexte, les politiques sociales apparaissent comme garante d’une cohésion qui serait encore davantage fragilisée si la compétition entre les individus pour obtenir une meilleure rémunération était exacerbée.

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