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"Stop à la Précarité" : La nécessaire réforme des universités

Membre de l’Institut, ancien président de l’université Paris IV Sorbonne (2003-2008), Jean-Robert Pitte, avait pris une part active au débat public en 2006 lors de la crise étudiante dite du Constrat Première Embauche. Ce géographe écoeuré par les errements d’un système scolaire et universitaire étatisé et endogamme, s’est rasséréné à l’occasion du vote de la loi relative aux Libertés et aux Responsabilités des Universités.

Après bien des alertes dont on n’a pas voulu tenir compte, le rejet du CPE a révélé la prise de conscience par les jeunes de l’impasse où on les conduit. Les meilleurs vont vers les STS ou les IUT, vers les classes préparatoires aux grandes écoles (à ces derniers, la nation consacre en moyenne plus de 12 000 € par an alors que les étudiants des facultés ont à peine droit à 6 000 € !). Et comme la société n’a pas fait l’effort d’aider les autres à s’orienter en temps utile, comme les droits d’inscription sont modiques, les élèves déferlent en masse vers des universités aux budgets misérables qui les sélectionnent par l’échec après leur avoir fait perdre leur temps. Sauf à sortir de médecine, de pharmacie ou à réussir un concours d’enseignement ou administratif (un seul poste pour plusieurs milliers de candidats…), les études supérieures, en France – et surtout les études littéraires – ne procurent pas d’emploi, ou alors des emplois au rabais, quand ils ne sont pas précaires. C’est une escroquerie que de ne pas le dire. C’en est une, plus grave encore, que de ne rien changer. Et c’est pour les étudiants un dangereux mirage que de croire que le statu quo les protège. Il faut changer le système de fond en comble, comme l’ont fait déjà-avec succès-plusieurs pays de l’Union européenne. Puisse la colère du président de la première université littéraire de France faire comprendre que le temps des rafistolages doit prendre fin immédiatement !

Montrant qu’il n’existe aucune fatalité, il dessine peut être sans le vouloir, le paysage de l’université de demain, pour peur que la volonté et le bon sens l’emportent.

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