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Visite de Renaud DUTREIL, Ministre des Petites et Moyennes Entretprises, du Commerce, de l’Artisanat et des Professions libérales.

Le 24 mai 2006, Renaud DUTREIL, Ministre des Petites et Moyennes Entretprises, du Commerce, de l’Artisanat et des Professions libérales est venu à Bourg-Saint-Andéol, pour une cérémonie d’intronisation à la Commanderie des Côtes du Rhône avec le Docteur Jacques Chabal qui a prononcé ce discours à cette occasion.

Face à l’effondrement de la responsabilité politique, la République est éreintée et l’autorité publique décédée.

La grande malade de la politique française n’est pas que la droite, c’est la gauche. Dans la série noire qui vient d’accabler le gouvernement depuis l’incendie des banlieues, on ne saurait certes sous estimer le poids des erreurs et des fautes. Mais ces dernières ont été largement tributaires d’un climat et d’une conjoncture. Il n’en va pas de même de la Gauche dont le mal est structurel (en panne d’idée, elle en est à faire les poubelles). Elle ne peut réunir une majorité sans le soutien de ses franges révolutionnaires. Si elle revenait au pouvoir, comme au temps du Front Populaire, les avancées sociales seraient réduites à néant par un désastre économique rapide.

Elle ne conserve qu’un atout : son image de moteur du progrès, même si l’idée de progrès est dévaluée. Cependant son influence au sein de la fonction publique, de l’intelligentsia et des médias lui permet d’intimider la droite et de mobiliser la rue pour l’empêcher de gouverner. Mais après le CPE, l’Etat lui-même n’est plus très bien. La décision de promulguer le CPE par le Président de la République en recommandant sa non application est un camouflet pour le premier ministre qui a défendu le texte, pour le parlement qui l’a voté, le conseil constitutionnel qui l’a validé, mais aussi pour la constitution et le code pénal qui garantissent l’exécution des lois.

C’est un jeu de massacre contre la constitution… l’opposition elle aussi a tout faux, les médias dans leur grande majorité, ont tout faux également.

La vrai cause de toutes ces crises, c’est le refus du réel : un déni partagé par beaucoup, des maux, issus notamment de la faillite du modèle social, dont l’idéal est le risque zéro et le parcours sécurisé (jusqu’à la mort !)

Il faut affronter les faits qui bouleversent les règles politiques, économiques, sociales, culturelles. Il faut oser dire non, oser d’autres choix.

C’est l’audace de la rupture, et elle commence par le refus de cette langue de bois dans laquelle les discours s’engluent chaque jour davantage.

La rupture est rendue souvent illisible, tant on a parlé de chikungunya, de la grippe aviaire, de Tchernobyl, des ours des Pyrénées. Où sont les projets ? Où sont les « vérités éternelles » de la France, en laquelle nous croyons tous ?

Il nous faut réformer notre pays. Il doit cesser d’avoir peur.

Nous devons nous adapter aux nouvelles donnes : baisser les impôts et les cotisations sociales pour favoriser l’innovation et la responsabilité individuelle, réformer l’Etat en redessinant ses fonctions, réformer notre système de protection sociale et notre système éducatif, mettre la recherche au cœur de nos priorités.

Il faut refondre les institutions : un parlement fort, creuset pour des réformes durables et consensuelles. L’assemblée nationale et le sénat doivent retrouver la maîtrise de leur ordre du jour, et élaborer des propositions de lois, de manière indépendante, suivre leur application et contrôler l’efficience des pouvoirs publics.

Il faut que notre pays retrouve un espace de négociations. Les partenaires sociaux doivent discuter, conclure des accords, des conventions organisant la vie des salariés et des entreprises sans être placés sous la tutelle de l’Etat.

Il nous faut adopter dès 2007 un pacte de rupture négocié sur des bases claires au parlement mais aussi avec des partenaires sociaux représentatifs et responsables.

La France doit retrouver un projet, une vision capable de créer un véritable élan pour un autre futur.

Sinon nous finirons par voir « l’usage de la guerre civile ». Nous avons vécu en automne un climat pré-insurrectionnel sur conflit ethnico-religieux, qui a été étouffé, sans remède, nous entrons dans une phase prérévolutionnaire. Qui s’en soucie ? Le peuple gronde… et le peuple de droite inquiet se replie. Mauvais signe.

« 2007 »

Comme partout ailleurs, la présidentielle de 2007 sera placée sous le signe de la mobilisation des électeurs, de la personnalisation et de la polarisation. Il est donc vital de ne pas éluder le grand débat national afin qu’en résulte un mandat politique clair et un leadership fort, seuls antidotes efficaces contre la division et la paralysie du pays.

Dr Jacques CHABAL

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